ALEXANDER MALOFEEV – pianiste

INTERVIEW

Alexander MALOFEEV participait pour la première fois au Festival des Pianofolies :
à peine arrivé sur place, il a souhaité, avant toute chose, aller s’asseoir au piano pour un tout premier contact avec l’instrument en salle de concert.
Juste avant la véritable répétition du lendemain, paris-moscou.com a pu s’entretenir un moment avec ce jeune pianiste de 21 ans qui s’était distingué en France il y a déjà huit ans de cela.

P.M. Nous vous avons rencontré et interviewé en 2015 au Château d’Annecy lors du concert ou vous vous étiez produit après avoir remporté le Concours d’Astana à l’âge de 13 ans.
Quel a été le déroulement de votre activité musicale après ce concert à Annecy ?

A.M. J’ai pratiquement enchainé toute une série de concerts à partir de ce moment là.

P.M. Vous venez pour la première fois aux Pianofolies mais vous avez joué plusieurs fois a Paris ainsi qu’à d’autres festivals en France?

A.M. Oui, j ai joué à la Philharmonie, à la salle Gaveau et à différents Festivals comme La Rocque d’Anthéron, où je vais jouer cette année aussi, au Festival Chopin de Nohant au Festival de Verbier…

P.M. Nous vous avions entendu lors du Festival de Colmar où vous aviez un programme très dense avec deux concertos de caractère bien différent dans la même soirée : le Concerto de Grieg en première partie et celui de Prokofiev en deuxième.
N’est-ce pas une gageure d’enchaîner ainsi deux styles si différents?

A.M. Non, cela ne présente pas de problème car de toute façon, l’un comme l’autre obéissent aux mêmes lois musicales.

P.M. Vous avez joué avec différents grands chefs d’orchestre : y en a-t-il un en particulier avec lequel vous avez une entente musicale plus particulière?

A.M. Difficile à dire : ils sont tous excellents, je pense peut-être à Ricardo Mutti.

P.M. Combien de répétitions avec orchestre avez vous lorsqu’une oeuvre avec orchestre est au programme?

A.M. Généralement deux répétitions.

P.M. Seulement! C’est très peu ?

A.M. C’est suffisant!

P.M. Vous nous aviez dit que vos  compositeurs préfères étaient Bach et Rachmaninoff  est-ce toujours ainsi?

A.M. Oui, ce sont des compositeurs que l’on peut écouter et réecouter sans fin.

P.M. Comment bâtissez vous votre programme?

A.M. Il faut qu’un programme comporte une idée centrale aussi j’aime écouter et écouter pour m’imprégner au maximum de l’essence même d’une oeuvre.

P.M. Comment construisez vous votre répertoire, comment votre choix se porte-t-il sur telle ou telle nouvelle oeuvre à y introduire ?

A.M. J’ai, avec moi, des enregistrements d’environ 200 différentes oeuvres que je mettrais bien à mon répertoire : je n ai donc qu’à choisir celle qui m’attire le plus à ce moment là pour l’introduire dans mon programme.

P.M.  Vous avez joué aux festivals de la Rocque d’Anthéron, de Verbier, etc. : le jeu en plein air est-il différent pour vous ?

A.M.  Oui, bien sûr, très diffèrent sur le plan de la perception et de la sonorité : les sons s’éparpillent et malgré tout il y a d’autre sons extérieurs qui viennent s’ajouter.

P.M.  Vous considérez que cela distrait l’auditoire?

A.M.  Oui certainement, sa concentration se morcelle : l’auditeur ne peut pas pénétrer complètement l’oeuvre.

P.M. Alors c’est donc juste une sorte d’approche, de contact avec l’oeuvre ?

A.M.  Oui, c est cela.

P.M. Vous habitez Berlin actuellement mais vous effectuez de nombreuses tournées quels sont vos prochains plans?

A.M. J’envisage une tournée aux Etats-Unis.

P.M. Ce sera une belle découverte pour le public américain.
Nous ne voulons pas empiéter sur votre temps et vous remercions de nous avoir accordé ce moment avant votre répétition pour votre récital de ce soir au Touquet dans le cadre des Pianofolies.
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