ANASTASIA SAFONOVA et ANDEJ VAN BRAKEL
Anastasia Safonova qui accompagnait, l’année dernière le groupe de ses élèves du Conservatoire de Maastricht à la 15ème.édition des Pianofolies
a participé à la 16ème édition (2024) en se produisant en duo avec le jeune violoncelliste, Andrej van Brakel qui n’est autre que son fils.
paris-moscou a pu la rencontrer afin de la faire connaître en France.
P.M. Vous êtes née à Moscou dans une famille de musiciens?
A.S. C’est ma mère qui était pianiste et chanteuse, tandis que mon père était ingénieur.
P.M. Vous avez donc eu la possibilité de commencer le piano dès votre plus jeune âge ?
A.S. Effectivement, dès l’âge de 3 ans le piano m’était familier et à 4 ans je pouvais jouer et j’ai intégré un école de musique : à l’âge de 12 ans j’ai joué le concerto de Mendelssohn en public avec orchestre : le fait de jouer avec orchestre m’a causé un bonheur indescriptible.
P.M. Comment avez-vous connu la Hollande ?
A.S. Je suis allée me perfectionner au Conservatoire Royal de La Haye et avant la fin de mon Master, j’ai eu une proposition pour enseigner de plus, je me suis mariée avec un hollandais.
P.M. Vous y enseignez actuellement, combien d’élèves avez-vous?
A.S. J’ai 80 élèves répartis en 28 groupes.
P.M. Le point commun de ces cours est la musique de chambre : sous quel angle se passent vos cours?
A.S. Il s’agit de l’apprentissage du jeu dans un ensemble de plusieurs personnes.
P.M. Mais c’est une spécialité à part entière ?
A.S. Tout à fait : je suis titulaire d’un diplôme pédagogique de psychologie du jeu en groupe. C’est une méthode qui vise à développe la force créatrice de l’interprète tout en s’efforçant d’arriver à un compromis pour jouer en groupe sans dominer l’ensemble et sans, pour cela s’effacer : c’est une approche toute en finesse.
P.M. Effectivement il y a des quatuors qui ont une réputation mondiale au même titre que des solistes.
A.S. La majorité des élèves souhaitent intégrer un ensemble en tant que chambriste ou bien un orchestre symphonique, la carrière de soliste étant extrêmement difficile, ou bien ils peuvent se tourner vers la pédagogie.
P.M. Andrej van Brakel que le public a pu entendre aux Pianofolies de l’année dernière, n’a pas suivi vos pas en tant que pianiste. Y a-t-il une raison particulière?
A.S. C’est vraiment par vocation : dès sa plus tendre enfance il s’emparait d’un petit bâton en guise d’archet et mimait le jeu sur violoncelle, tant et si bien que nous lui avons acheté le plus petit des violoncelles disponible pour les enfants.
P.M. Mais vous aviez un violoncelliste dans la famille ?
A.S. Non, pas du tout : mais c’est une attirance que j’ai également ressentie car jusqu’à l’âge de 16 ans je me suis posé la question de savoir si je n’allais pas me tourner vers l’étude du violoncelle plutôt que celle du piano.
P.M. Finalement c’est le piano qui l’a emporté ce qui vous permet de vous produire en concert en duo avec Andrej. De quelle nature est son instrument?
A.S. Ce n’est pas un violoncelle ancien : néanmoins c’est un très bel instrument créé par un luthier hollandais contemporain très réputé qui habite Crémone.
P.M. Le public des 15° Pianofolies en a pu apprécier les qualités notamment lorsqu’ Andrej a interprété les Variations Rococo de Tchaïkovsky l’année dernière . Est-ce un prêt comme c’est souvent le cas pour les instruments à cordes ?
A.S. Oui, effectivement, mais sous certaines conditions et au bout d’un certain temps il pourrait l’acquérir.
P.M. Comme Andrej n’a que 19 ans, il a le temps de voir venir les choses et pour le moment le public des Pianofolies vous attend à l’église de Willeman où aura lieu votre concert avec un programme très varié : Piatigorski, Schnittke, Debussy , Fauré, Ravel.