ELENA TARASSOVA – Pianiste
Dans le cadre des Pianofolies, outre ses concerts Elena Tarassova a inauguré une nouveauté au Festival en donnant des master classes et surtout elle s’est illustrée dans une à savoir un concert de musique classique pendant les courses à l’Hippodrome du Touquet.
P.M. Vous venez d’une famille de musiciens très probablement ?
E.T. Effectivement ma mère est pianiste mais mon père est ingénieur, toutefois très grand
mélomane, passionné par la musique et cela a été le motif de la rencontre de mes
parents.
P.M. Vous êtes originaire de Moscou, à quel âge avec commencé vos études au Conservatoire ?
E.T. J’avais 6 ans lorsque j’y suis entrée et j’ai donné mon premier concert à l’âge de 11 ans
P.M. Et vous aviez le trac?
E.T. Non, pas du tout, pas à cet âge là, le trac vient plus tard.
P.M. Vous avez étudié avec de grands pédagogues : pouvez-vous nous définir
la particularité de l’école russe à laquelle tant de musiciens veulent s’initier ? On dit toujours que c’est une question d’individualité, mais encore ?
E.T. : Bien sûr l’individualité est un facteur important, c’est pourquoi l’enseignement est
conçu dans une globalité psychique plus large et ample que le monde musical et c’est
ainsi que le pédagogue conduit l’élève vers la découverte du chemin de sa propre
individualité en le poussant à l’élargir à l’ ouvrir et en aidant l’élève à découvrir, ressentir
et pénétrer toute forme d’art.
Il s’agit d’une compréhension qui englobe la musique dans l’art sous ses différentes formes,
et une approche universelle de toute former de l’art
Il faut aussi apprendre à contrôler ses émotions en cherchant le « comment dire » et non
pas le « que dire ».
C’est ainsi qu’un jour mon professeur, plongé dans une profonde réflexion m’a
soudain demandé comment je ressentais le blanc dans la peinture de Vroubel, ce qui
m’a fait retourner à la Galerie Tretiakoff pour me concentrer et me pénétrer de ses
tableaux et rechercher les sensations données par ce fameux blanc, son impact sur le
reste du tableau etc.. D’autres questions de ce genre peuvent porter sur la littérature
par exemple où les film, ainsi d’autres images viennent peu à peu et
P.M. : Avez-vous un compositeur favori ?
E.T. : C’est une question difficile. Avant j’aimais énormément Chostakovitch, c’était mon grand
amour et je jouais beaucoup ses oeuvres, mais il est intéressant de voir la conception de chaque compositeur, se pénétrer de son vocabulaire musical, comprendre sa
manière de s’exprimer et de s’introduire dans son univers.
P.M. : Aimez-vous jouer avec un orchestre ?
E.T. : Oui, j’aime beaucoup entendre la musique de tous côtés, d’ailleurs mon prochain concert
sera avec orchestre.
P.M. : Le choix d’un programme de concert vous est-il imposé où laissé à votre idée ?
E.T. : Maintenant c’est moi qui choisis, c’est à dire que je soumets une liste de morceaux dans
laquelle une certaine quantité est retenue.
P.M. : Votre concert à l’hippodrome a constitué une première mondiale. Toutefois n’était-il pas difficile de jouer au champ de courses, étant donné que le vent était très froid ?
E.T. : Oui, c’est le problème des concerts en plein air, mais je suis très heureuse de participer
à la diffusion de la musique classique et c‘est un grand mérite du Festival Pianofolies
d’accomplir cette mission par conséquent je suis très contente d’y prendre part.