NICOLAI LUGANSKY- pianiste
A l’issue du concert d’ouverture du 3ème Festival des Piano Folies du Touquet Paris-Plage Nicolaï Lugansky (L’illustre pédagogue Tatiana Nikolaeva dont il fut l’élève pendant 9 ans avait reconnu en lui, dès son jeune âge, l’étoffe d’une très grans pianiste) a bien voulu accorder un entretien à paris-moscou.com.
P.M. Depuis 1994, date où vous avez remporté le Concours international Tchaïkovsky, vous menez une carrière au plus haut niveau, mais quand avez vous donné votre premier concert en France ?
N.L. C’était il y a 15 ans, ensuite je suis revenu régulièrement y donner des concerts.
P.M. Comment qualifieriez vous le public français ?
N.L. Il est accueillant et chaleureux, surtout le public parisien toutefois cela ne veut pas dire qu’un public plus réservé ne ressent et n’apprécie pas aussi bien la musique.
P.M. Avez-vous un compositeur préféré, un compositeur avec lequel vous avez un contact privilvègié en quelque sorte ?
N.L. J’aime tous les compositeurs, mais j’avoue quand même une préférence pour Rachmaninoff.
P.M On parle toujours de l’école russe, en quoi, à votre avis, diffère-t-elle de l’école française en ce qui concerne le piano ?
N.L. On ne peut parler vraiment d’école, ce qui compte et ce qui fait qu’un pianiste se singularise parmi les autres c’est son individualité, sa personnalité, la manière dont il appréhende les oeuvres musicales, le contact qu’il établit avec le public et même la manière dont il gère son trac.
Ce qui diffère réellement c’est l’enseignement donné aux enfants. En Russie les enfants qui veulent étudier la musique ont des cours de musique dans la même école où ils sont élèves pour les autres matières, c’est à dire qu’ils n’ont pas besoin de se déplacer quelquefois assez loin de leur domicile pour aller prendre des cours de musique et être subordonnés à des horaires qui ne sont pas toujours pratiques ; en Russie tout se passe dans le même établissement de plus les cours sont gratuits.
P.M. Les concerts que vous donnez sont surtout des récitals ?
N.L. Je dirai que cinquante pour cent sont des concerts avec orchestre symphonique, à peu près trente pour cent des récitals et des concerts musique de chambre pour le reste.
P.M. Vous avez donné des concerts sous la baguette de très nombreux chefs d’orchestre, y en a-t-il dont l’empreinte était plus forte ?
N.L. J’ai joué sous la direction d’énormément de chefs prestigieux, il est trop long et difficile de tous les énumérer, il y a Temirkanov, Pletnev, Kurt Masur, Charles Dutoit et beaucoup d’autres !
P.M. Quelles sont les salles de concert où vous aimez le plus donner des concerts ?
N.L. En ce qui concerne l’acoustique, je ne peux pas dire que les salles de concert françaises détiennent la palme, je placerai en tête l’acoustique de salles telles que celles de Vienne, d’Amsterdam et du Carneghie Hall, mais à Paris j’ai un petit faible pour le Théâtre des Champs-Elysées à cause de l’atmosphère générale qui s’y dégage.(Crédit Photo©J. B.Millot)