Olga GURYAKOVA.- soprano
DANS LE CADRE DU FESTIVAL PIANOFOLIES 2017
Juste avant son départ pour Moscou, paris-moscou.com a pu s’entretenir avec Olga GURYAKOVA.
P.M. Vous avez souvent participé aux Pianofolies.
O.G. Oui, c’est quelque chose comme la 5ème fois que j’y viens. J’aime participer à ce Festival car c’est nous qui apportons une variété dans le programme avec la musique vocale, j’en suis très fière et j’aime y revenir.
P.M. Quand avez-vous chanté pour la première fois à l’Opéra Bastille ?
O.G. C’était en 2000 pour la création à l’Opéra Bastille de « Guerre et Paix » de Prokofiev.
P.M. Un rôle qui vous a valu l’enthousiasme du public ainsi que celui de la critique !
Quels ont été les autres opéras que vous avez interprété à Paris.
O.G. Il y a eu d’abord Eugène Onéguine, puis Simon Bocanegra, Roussalka où j’ai partagé l’affiche avec Renée Fleming, la Dame de Pique, la Bohème : l’Opéra Bastille est devenu une sorte de deuxième maison pour moi ; j’ai même pu chanter à l’Opéra Garnier dans « Mavra » de Stravinsky en 2001.
P.M. Est-ce que vous donnez également des concerts en soliste ?
O.G. Oui, bien que l’ampleur de ma voix me destine aux scènes d’opéras, je trouve que la musique de chambre constitue un enrichissement pour l’artiste, car cela permet de rechercher des détails plus fins dans l’interprétation, c’est une autre facette de l’art vocal qui st indispensable.
P.M. Avez-vous un rôle que vous aimez particulièrement, qui correspond à votre personnalité ?
O.G. J’ai incarné quelque chose comme 25 différentes héroïnes d’opéras et je tombe toujours sous le charme de chacune d’entre elles, que ce soit Tatiana d’Eugène Onéguine qui a été un de mes premiers rôles, ou bien Elvira de Don Giovanni, Mimi dans la Bohème (pour laquelle j’ai eu le Prix d’Or en Russie) ou Cio Cio San que j’ai interprétée dans la moitié du monde (comment ne pas être subjuguée par ce personnage!) Maintenant je vais aborder une répertoire plus fort, je pense que j’ai acquis la maturité nécessaire pour cela : je prépare La Tosca pour la fin de l’année, en Russie.
P.M. Avez-vous chanté dans d’autres villes en France ?
O.G. Oui, dans beaucoup d’autres villes : à Aix, Lyon, Lille, Marseille, Montpellier.
P.M. Comment trouvez-vous le public français ?
O.G. Je l’aime beaucoup : c’est un public à la fois objectif, connaisseur et chaleureux.
Ces derniers temps je chante d’avantage en Russie.
P.M. Vous chantez au Bolchoï ?
O.G. Oui, j’y suis invitée mais je fais partie du Théâtre musical Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko de Moscou qui va fêter le centenaire de sa création l’année prochaine.
C’est un théâtre auquel je suis très attachée et très reconnaissante car c’est là que j’ai fait mes
débuts, lorsque j’étais encore élève au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou, que j’ai chanté mes premiers rôles (mon professeur était mariée en secondes noces avec le très grand metteur en scène d’opéra Boris Pokrovsky. ) J’y ai chanté Thaïs de Massenet.
P.M. C’est curieux que tout en étant un opéra français, Thaïs est quasiment jamais représenté sur les scènes françaises.
O.G. Un opéra comme Thaïs de Massenet requiert une grande maîtrise vocale, tant pour la soprano que pour le baryton : la partition de la soprano est très difficile car elle se divise en deux en quelque sorte : certaines fois les aigus sont presque ceux d’une colorature et dans
un autre acte, les graves sont presque ceux d’une mezzo. Il faut posséder un grand diapason et une bonne unité de timbre.
P.M. Nous attendons donc la prochaine prestation à l’opéra Bastille ou bien aux Pianofolies à défaut d’aller vous écouter en Russie !